Les cycles glaciaires-interglaciaires

Une chose est sûre, le climat de la Terre a vu se succéder des périodes glaciaires et interglaciaires. Les variations des caractéristiques de l'orbite terrestre autour du soleil modifient la distribution de l'ensoleillement à la surface du globe et entraînent des changements climatiques suffisamment importants pour être enregistrés dans les glaces encore présentes à la surface terrestre.

Estimation des températures à la surface du globe depuis 250.000 ans


(Source : Dansgaard et al., Nature, 15 July 1993)

L'analyse de carottes glaciaires, comme ici au centre du Groenland, permet de reconstituer une estimation de la température à la surface du globe (on parle de "proxy") depuis plus de 250.000 ans. L'échelle verticale représente une température, plus chaude vers le haut, variant peut-être de plusieurs degrés des périodes glaciaires à la période actuelle. Depuis 10.000 ans, fin du dernier age glaciaire, les variations de température sont relativement faibles comparées aux 250.000 ans précédents. Il semblerait donc que le climat de la Terre n'ait jamais été aussi stable que depuis le dernier maximum glaciaire !

Spectral Mapping Project
Dans une perspective encore plus longue, une estimation du volume de glace à partir de l'analyse isotopique de carottes de sédiments marins montre très clairement des cycles d'environ 100.000 ans au cours du dernier million d'années. On trouve ainsi certaines fréquences particulières de variations climatiques liées aux variations astronomiques des paramètres orbitaux de la Terre (cycles de Milankovitch) :
- 100.000 ans et 430.000 ans pour l'excentricité (la forme allongée ou arrondie de l'ellipse de l'orbite de la Terre autour du soleil, varie entre 0.001 et 0.054, actuellement 0.017),
- 41.000 ans pour l'obliquité de l'ecliptique (l'angle entre l'axe de rotation de la Terre et la normale au plan de son orbite autour du soleil, qui varie entre 22° et 24°5 - 23°4 actuellement - et détermine les variations saisonnières, importantes surtout aux hautes latitudes),
- 19.000 et 23.000 ans pour la précession des équinoxes (angle entre la périhélie, point le plus proche du soleil, et l'équinoxe vernal).
En fait, la théorie n'est pas vraiment capable de tout expliquer, comme la simultanéité des variations climatiques dans les 2 hémisphères, peut-etre due aux gaz à effets de serre, et l'amplitude des variations climatiques comparé aux faibles changements d'insolation : le système étant fortement non-linéaire, il est probable que le forcage astronomique détermine les les période d'oscillations par un phénomène de vérrouillage de phases (phase locking).


Départ Précédent Suivant Fin Home