Préparation Niveau 1
II/ Niveau 1 - pratique capelé
- mise à l'eau par l'échelle
Tant que vous ne connaîtrez pas d'autres méthodes, vous utiliserez celle-ci pour votre immersion. Il vaut mieux que vos palmes ne soient pas trop longues pour cet exercice. Assurez-vous que personne ne "traîne" sous l'échelle puis présentez-vous dos a l'eau et saisissez les rampes à deux mains, masque enfilé et détendeur en bouche. Descendez chaque barreau de l'échelle sans précipitation. Vous ne lâcherez les rampes qu'une fois entièrement immergé.

- lâcher & reprise d'embout
Vous devez être capable, en plongée, de reprendre votre embout quand vous le perdez (à la mise à l'eau par exemple) ou quand un coéquipier vous l'arrache d'un coup de palme, ou quand vous devez donner ou recevoir l'embout d'un partenaire lors d'une panne d'air, etc...
Pour se faire, vous prenez votre embout par la main coté flexible, sortez-le de la bouche, restez quelques instants ainsi, puis reprenez-le en le faisant fuser. Faites d'abord cet exercice après une inspiration (poumons pleins), puis après expiration (poumons vides). Cet exercice doit être maîtrisé quelles que soient les circonstances (prévues ou imprévues) de la sortie de l'embout.

- vidage de masque
L'objectif est également de maîtriser les événements lors de la perte de son masque, ou de pouvoir le rincer sous l'eau, etc... En position d'exercice, au fond du bassin, décollez la jupe de votre masque afin de le remplir complètement d'eau, les yeux ouverts tout en respirant. Vous soufflerez ensuite par le nez dans votre masque, tout en inclinant légèrement la tête en arrière et maintenant le haut du masque contre la tête avec la paume de la main. La pression exercée par l'air rentrant dans le masque permet à la partie inférieure de la jupe du masque de se décoller du visage, favorisant ainsi l'évacuation de l'eau. Vous pourrez ensuite effectuer cet exercice, en enlevant totalement le masque cette fois-ci. Vous pratiquerez régulièrement et fréquemment cet exercice, même lorsque vous le maîtriserez parfaitement.

- Le saut droit
Cette technique, très couramment utilisée, est simple. Placé au bord de la zone de saut, vous vérifiez qu'il n'y a personne autour et/ou en dessous de vous. Vous maintenez votre masque et votre embout avec une main, l'autre tenant le bas de la sangle votre bouteille (pour qu'elle ne remonte pas lors de l'entrée dans l'eau), ou le bas de votre gilet. En regardant droit devant, vous effectuez un grand pas en avant. Vous regrouperez vos deux jambes tendues avant l'entrée dans l'eau. Ce saut peut être fait de toute hauteur (+30cm), pourvu que la surface de départ soit plate et suffisamment large pour vous permettre un équilibre sans effort. D'un rebord, on préférera la bascule arrière.

- Le passage d'embout
Au cours d'une plongée, il peut être nécessaire de devoir respirer à deux sur un embout, même si la législation dote depuis peu tout plongeur de deux détendeurs. En cours de plongée, si cet exercice s'avère nécessaire, il signe également la fin de la plongée et la remontée immédiate à vitesse préconisée.
Sur un signe "je n'ai plus d'air" de votre partenaire, vous lui tendez vers sa bouche votre détendeur fusant de la main droite et le tiendrez par une sangle (ou le gilet) de l'autre main. Au bout de deux ou trois cycles respiratoires, vous ramenez votre détendeur (que vous n'aurez jamais lâché) dans votre bouche pour respirer à votre tour (2 à 3 cycles également) puis vous tendez de nouveau votre détendeur à votre partenaire. Dans un premier temps cet exercice sera effectué sur le fond du bassin avec votre moniteur. Cet exercice sera fait ensuite entre vous et un de vos collègues de palanquée sur décision du moniteur. Bien ultérieurement, vous apprendrez à effectuer cet exercice stabilisé entre deux eaux, puis en remontant à vitesse contrôlée, mais ceci sera une autre étape dans votre évolution technique.

- expiration contrôlée à la remontée
Pour des raisons de variations de pression lors de la remontée, l'air que vous avez dans les poumons a tendance à vouloir se dilater, ce qui n'est pas sans graves conséquences possibles si on bloque alors sa respiration. C'est pour cela qu'il faut toujours insister sur l'expiration à la remonter et ne jamais, quelles que soient les circonstances, bloquer sa respiration.

- utilisation du stab

Quand vous êtes totalement équipé, votre lestage bien réglé, vous êtes sensé pouvoir être stable à 3m de profondeur sans effort particulier. Pour des raisons que nous aborderons plus tard, votre densité augmente au fur et à mesure de votre descente. Cela signifie qu'au-delà de 3m, vous serez attiré par le fond et ceci proportionnellement à la profondeur atteinte. Supposons que vous descendiez à 15m. Il vous serait alors nécessaire de palmer en permanence afin de vous maintenir à cette profondeur. Cela entraîne un effort supplémentaire, donc une consommation plus importante d'air, un plaisir moindre et, éventuellement, un risque d'essoufflement. Le gilet (ou stabilizing jacket) est une veste comportant deux couches de matière hermétique formant ainsi une poche intérieure. Pour accéder à cette poche intérieure, on dispose d'un tube cannelé terminé par un dispositif appelé direct system (ou inflateur). Il permet de gonfler ou de dégonfler cette poche. Sur ce dispositif sera branché donc branché un tuyau venant de la bouteille. Il existe deux types de gilets. Les réglables dont la poche d'air ne passe pas par les cotés avant. Les enveloppantes comportent une poche qui vient jusqu'à la poitrine. Chaque système a ses avantages et ses inconvénients.
Les réglables permettent une aisance évidente au niveau des membres antérieurs et de la tête, mais leur volume en air est souvent limité et la position du corps, une fois stabilisé parfois incertaine. Il faut monter en gamme (donc en prix) pour trouver un matériel qui vous satisfera durablement.
Les enveloppantes permettent un remplissage d'air important, mais souvent l'air de promène un peu partout et il vous arrivera peut-être lorsque vous êtes la tête en bas d'avoir du mal à vous redresser. Le gonflage avant diminue l'aisance aux niveaux des avant-bras et peut diminuer votre champ visuel, vers le bas notamment car votre menton butte sur les boudins. Un avantage important vient du fait qu'en surface et gonflé, ce type de gilet vous maintient souvent en arrière et donc le nez hors de l'eau, ce qui est un réel avantage si vous êtes dans les vap's.
C'est donc en gonflant (en descente) ou en purgeant (en remontée) par des manipulations du direct system que vous maintiendrez un équilibre acceptable sous l'eau.
Sur un direct system, le bouton le plus excentré est toujours le bouton de purge, celui le plus près du tube cannelé sert au gonflage. Néanmoins rien ne vous interdit, bien au contraire, avant une plonger, de regarder comment est fait le direct system des copains. Cela vous évitera peut-être d'avoir à réfléchir sur le matériel d'un camarade par 20m et qui a besoin de votre aide. Sauf exception, c'est par petites "bouffées" que vous purgerez ou gonflerez votre gilet.
Nota: lors de la purge du gilet par le direct system, levez le tuyau cannelé au-dessus de vous.

- le tour d'horizon
Je m'empresse de vous démontrer par l'exemple l'utilité de cet exercice à effectuer chaque fois que, dans la zone des 3m, vous vous apprêtez à faire surface.
Imaginons un instant, que pendant votre plongée, votre belle-mère décide de nager autour du bateau (pourquoi avez-vous emmené votre belle-mère d'abord?). Supposons qu'au moment de percer la surface, vous vous trouviez juste au-dessous de la pauvre femme. Qu'arrivera-t-il? Une ecchymose à la poitrine pour l'une et une double paire de baffes pour l'autre...
Tout ça pour vous dire qu'à la place de la dame, c'eût pu être un bateau en marche. Et puis, en voiture vous regardez (normalement) dans le sens de la marche. Alors en remontant, regardez où vous allez et vérifiez autour de vous si des obstacles potentiels (bateau, plongeur, ligne de pèche, sirène, poupée gonflable, etc...) peuvent surgir.

- les signes

OK (en surface & sous l'eau)

Détresse surface

Toi

Moi

Stop

On descend

On remonte

Je suis sur réserve
(Il ne me reste que 50 bars)

Je suis à la moitié de ma bouteille

Je ne vais pas bien

Panne d'air

Essoufflement

 

- Nage capelée en surface
Ceci est un exercice d'endurance. Il se pratique tuba en bouche et détendeur dans la main. En palmage ventral, sans trop lever le corps (et la bouteille), sans trop le baisser non plus (attention à l'eau qui rentrerait par le tuba). Pensez à lever la tête de temps en temps pour garder le cap. Cet exercice se pratique toujours au minimum à deux.

- Décapelage/capelage en surface
Essayez de remonter dans un zodiac avec tout votre matériel et vous comprendrez tout l'intérêt de cet exercice.
Pour se décapeler, on enlève d'abord sa ceinture de plomb que l'on donnera à la personne à bord. Vous ôterez ensuite votre gilet (gonflé) comme on enlève un imperméable, un bras après l'autre et détendeur en bouche, vous le donnerez également à la personne à bord puis lâcherez enfin votre embout. Vous êtes maintenant prêt à remonter.
Pour le capelage, c'est l'inverse du précédent. Votre bouteille est descendue à l'eau gilet suffisamment gonflé pour que l'ensemble flotte. Vous descendez à l'eau puis prenez le détendeur en bouche. Vous enfilez un bras puis l'autre. Purgez éventuellement un peu pour faciliter la manipulation.

- Bascule arrière
Il y a fort à parier que si vous ne pratiquez pas cette méthode en piscine, vous soyez obligé d'apprendre en quelques instants lors de votre première sortie en bateau (ce fut mon cas).
Il s'effectue d'une faible hauteur (quoique!) ou depuis un lieu peu stable. Vérifiez que votre aire de saut est dégagée. Mettez votre embout en bouche et asseyez-vous dos à la mer les fesses le plus à l'extérieur possible. Maintenez votre masque et embout à l'aide du plat de la main (comme pour le saut droit). De l'autre main, tenez le bas du gilet ou de la sangle de la bouteille. Jambes tendues, vous vous laisser tomber dans l'eau en arrière de telle façon à arriver dans l'eau sur la bouteille. Vérifiez dès votre retour en surface que la sangle de votre masque est toujours en place et que vous n'avez rien perdu en route (ça arrive). N'oubliez pas le signe OK pour le directeur de plongée et éloignez-vous de la zone de saut, d'autres souhaitent peut-être sauter également. Rejoignez votre guide de palanquée qui se trouve normalement à proximité.

- Poumon ballast
Un exercice divin et qui, bien maîtrisé, s'appliquera à de multiples circonstances. De quoi s'agit-il? Supposez que vous soyez sur le fond du bassin à plat ventre et relativement bien équilibré poumons mi-pleins. Gonflez vos poumons en insistant et vous constaterez que vous commencez à vous soulever. Expirez maintenant et vous verrez que vous arrêtez de remonter et amorcez une descente.
Faites l'exercice en maintenant les palmes contre le fond, vous pouvez écarter vos bras pour faciliter votre équilibre. Inspirez jusqu'à remonter, expirez avant que les palmes ne décollent et laissez-vous redescendre. Inspirez avant de vous écraser contre le fond, pour ralentir votre descente et arrêter à quelques centimètres du fond et ainsi de suite. Faites ce type d'exercice régulièrement jusqu'à maîtrise complète de vos changements "d'altitude".

- Remontée contrôlée
L'objectif ici est de pouvoir remonter à vitesse préconisée sans effort et sans à-coups. En tant que futur niveau 1 en fin de formation, votre moniteur vous fera effectuer votre première sortie en milieu naturel et vous vous exercerez à la remontée contrôlée avec lui d'une profondeur de 10 à 20m.
Au départ, votre gilet est bien réglé (vous êtes stabilisé poumons mi-pleins). Un petit coup de palmes pour entamer la remontée et vous voilà parti. Ne palmez plus maintenant. Regardez bien près de vous les bulles que vous rejetez en respirant normalement. Certaines petites remontent lentement, en même temps que vous, les plus grosses filent à la surface.
En remontant, votre densité baisse et vous avez tendance donc à accélérer. Vous commencez à dépasser vos petites bulles. Vous allez alors forcer sur l'expiration, vous constaterez (si vous ne vous y prenez pas trop tard) que vous ralentissez. Bravo! Restez donc à la vitesse de vos petites bulles.
Au bout d'un moment, même les poumons vides vous sentez cette accélération qui vous happe et vous recommencez à dépasser vos petites bulles. Vous allez alors purger votre gilet par petites "giclées" jusqu'à ralentissement sensible (2 ou 3 giclées suffisent normalement).
Si le ralentissement est trop fort et que vous risquez de redescendre, insistez sur l'inspiration. Si cela ne suffit pas, n'hésitez pas à donner un coup de palmes, puis reprenez votre remontée en regardant vos petites bulles selon le principe décrit il y a quelques lignes, et ainsi de suite.
Plus vous montez, plus le phénomène de "happage" est sensible. Prenez donc votre temps pour aborder les derniers mètres à vitesse contrôlée. Arrivé vers 3-4m, votre gilet doit être vide (si votre lestage était correct). Une forte expiration devrait vous stopper. Faites votre tour d'horizon en situation stationnaire. Cet exercice est fait en présence de votre moniteur qui vous fait face, qui ne fait qu'adapter sa vitesse à la votre mais qui n'hésitera pas à vous stopper pour vous éviter de percer la surface accidentellement.
Quand vous maîtriserez parfaitement ce type d'exercice, vous pourrez considérer que vous avez fait un très grand pas dans votre progression technique.